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Photo du rédacteurNow Artists Outsiders

Meeting gilets jaunes à la Colonie Paris

Dernière mise à jour : 8 mai 2019


"Nous sommes tous réunis temporairement dans le temps de ce samedi 23 février, un samedi de manifestation pour les gilets, tous très différents, les choses changent si rapidement, les alliances se nouent et se dénouent, qu’es-ce qu’on peut faire en commun ?

Je suis heureux d’être invité pour parler au meeting gilets jaunes de la Colonie, merci de m’avoir invité, je vais commencer en parlant du mot colonie, ce mot pose le cadre du débat car nous sommes colonisés par le marché de l’art et que l’art, comme un citoyen démuni face à un monde dérégulé est un esclave livré sans moyen de lutter sauf depuis les gilets jaunes où nous avons posé un embryon de réaction vers une convergence des luttes pour la réappropriation de notre émancipation. Il faut savoir nommer les choses, les forces en présence et nos possibilités de lutte, c’est finalement un militantisme que j’assume, oui c’est de la politique et l’art doit acquérir un statut de soldat.

C’est une guerre antisociale qui est faite a l’encontre d’artistes sans voix condamnés au silence, c’est une concurrence sauvage, il s’agit du marché de l’art ploutocrate, la ploutocratie étant le gouvernement de l’argent prévalant sur l’art. Ce marché s’impose et évince l’art qui se voit sortir par un sens de l’histoire uniquement libéral sans contestation possible. Alors c’est exactement le terme, c’est un combat décolonial, on veut s’arracher d’une tutelle, s’émanciper, se décoloniser du marché de l’argent. nous ne sommes pas les indigènes de la république de l’argent mais les autochtones du peuple de l’art: un peuple d’artistes qui s’émancipe et marchera jusqu’à la terre promise.

On va s’avancer tous ensemble comme un peuple en perdition, on va se frayer un chemin à travers l’océan de leurs mensonges. Nous sommes membres d’une famille, nous sommes nés de cette famille gilets jaunes et ça deviendra notre référence. Nos réalités authentiques on les retrouve en gilets jaunes, les gilets jaunes c’est la famille. On vient juste récupérer ce qui est à nous, notre pouvoir et nos droits, notre espace de liberté dans la cité, contre la fausseté des principes qui nous gouverne et nous entoure. Quand l’expression n’est pas claire, c’est qu’on cherche à tromper. La vérité est claire et limpide parce qu’elle est faite pour tout le monde, la vérité est faite pour tout le monde pas seulement pour une certaine élite. Nous avons une exigence de vérité nous sommes un peuple qui se cherche pour sortir de l’impasse où l’ont mené tous ces politiciens corrompus, ils ont peur qu’on les morde parce qu’ils pensent qu’on est des chiens, s’ils ne sont pas sincères c’est qu’ils ont quelque chose à cacher.

Nous sommes d’anciens esclaves qui nous libérons de nos chaînes, alors ça fait un peu de bruit, mais insistons, on va dans la bonne direction. L’émancipation se cherche et va se trouver, on avance dans la lutte par retour d’expérience, malgré les menaces, nous arrivons à nous exprimer, notre parole est encore fragile il faut la renforcer. Que la démocratie ne soit pas celle de l’intérêt d’une caste, partons de la base de la famille gilets jaunes pour aller vers l’intérêt général Le pouvoir ne veut pas répondre et détourne de plusieurs façons le débat, il fait de nous des incroyants à force de ne pas réaliser les promesses qu’il nous a fait miroiter, peut être que tant mieux, pourquoi croire en eux, qu’est-ce qui qui nous motiverait à renouveler notre confiance en eux, autant plutôt compter sur nous mêmes pour réaliser nos rêves.

Ce système nous force à nous organiser sans lui, c’est une bonne nouvelle : une nouvelle commune qui naît, la famille gilets jaunes. Le mouvement des gilets jaunes c’est maintenant une marche existentielle pour la dignité et l’égalité, la justice et la vérité. Nous voulons simplement notre liberté. Nous sommes condamnés à l’arracher contre la folie de l’injustice, aux boutiquiers du libéral. Ma revendication gilet jaune est à l’intérieur de cette assemblée du milieu de l’art, une proposition de décolonisation pour qu’il retrouve sa liberté, ce n’est pas un sujet extérieur et je lance l’appel à l’intérieur même du lieu où nous nous trouvons, dans ce biotope de la colonie, ce 23 février 2019 j’appelle tous les individus à nous rejoindre après ma prise de parole pour un groupe de travail avec le collectif NAO sur les modes d’action de cette lutte de décolonisation artistique, que les gens dans cette salle prennent conscience du problème pas seulement extérieur à eux mais justement les concernant. Et maintenant, Catherine Poulain va parler de notre engagement en tant que Collectif NAO dans la manifestation."

Alexis Denuy, Artiste.



"Merci de m'avoir invitée pour prendre la parole lors de cette agora d'artistes et de citoyens gilets jaunes qui nous réunit aujourd'hui dans ce bar de la Colonie, dirigé par Kader Attia, artiste contemporain reconnu pour ses installations controversées. La pétition qui nous réunit est une initiative venant des Pyrénées, une région de l’Occitanie française, drapeau parmi les drapeaux de régions que j'ai vu flotter lors des manifestations gilets jaunes à Paris.

Je suis allée sur le terrain pour comprendre toute la dimension contenue dans ce mouvement de révolte dès le début face à l'augmentation des taxes, le pouvoir d'achat qui s'effrite puis pour une réflexion politique pendant et après les manifestations. A Paris, Concorde, Etoile, Bastille, j'ai vu les drapeaux de Normandie, Bretagne, Vendée, les drapeaux de la république française et du royaume de France brandis vers le ciel. Il y a tant de désespoir et de cicatrices visibles sur les visages, tant de souffrance visible d'une majorité de blancs non privilégiés devant l’égrégore de fumées noires qui s'échappe au-dessus de l’arc de triomphe.

Les privilégiés ne se sont pas déplacés eux, ils ferment méthodiquement les rideaux de fer de leurs boutiques au passage des manifestants. Les gens des périphéries ont rejoint le mouvement, concernés à la suite des violences policières. J’ai rencontré les blessés et vu la liste des morts s’allonger chaque semaine, les visages défigurés, alors j’ai compris que rien ne serait plus comme avant, qu’un remaniement politique est nécessaire, qu’une prise de conscience collective apparaît et qu’une page de l’histoire se tourne.

C'est une question de survie. En tant qu'artiste non soutenue par les institutions, c'est un problème récurent. 53 pour cent des artistes vivant sous le seuil de pauvreté, ce qui fait de nous des artistes gilets jaunes en lutte contre la misère à la recherche de solutions.

Maintenant, je vais vous parler des actions NAO que j'ai réalisé avec Alexis Denuy, depuis le début du mouvement des gilets jaunes qui a initié la 1ère action gilet jaune dès le 5 décembre 2018 en dehors des manifestations devant le Centre Pompidou (Réappropriation d’espaces culturels) puis nous avons imaginé la 1ère performance artistique durant les manifestations le 8 décembre devant l’arc de Triomphe (Zones d’autonomie artistiques temporaires), puis la performance Minions Fight back le 5 janvier 2019 pour les plus marquantes et dont vous pouvez voir l'ensemble des publications sur la chaîne Youtube NAO Now Artists Outsiders, vidéos que nous avons co-réalisé et relayé sur différents sites web. Aujourd'hui, vous verrez 16 photographies des manifestations affichées dans l'espace fumoir, ainsi que 4 images dans le diaporama du Musée de l'invisible". Vous pouvez également aimer notre page facebook et consulter le site NAO.

Enfin nous allons lire un texte que nous avons co-écrit en janvier: Un cri du peuple 'ci-dessous)" Catherine Poulain, Artiste.


Catherine Poulain et Alexis Denuy à la Colonie le 23 février 2019

Un cri du peuple:

"Le collectif NAO, représenté par Alexis Denuy et Catherine Poulain, artistes pionniers du mouvement des gilets jaunes, font souffler un vent de révolte durant les manifestations en y apportant leur art pour dépasser l’humiliation, obtenir une visibilité, une justice sociale véritable. En transcendant la souffrance du peuple et des artistes en colère devant la vitrine du luxe et de l’art contemporain sous forme d’actions, de reportages, de projections, de discussions, de rencontres, depuis le 17 novembre 2018, début de ce grand chambardement qui est un désir intense de réappropriation de notre dignité, de nos moyens de subsistance, pour une meilleure condition de vie. Dans l’idée de faire évoluer les mentalités d’un public indifférent, contrer le mépris de classe du milieu artistique pour faire évoluer la politique culturelle qui paupérise 99 % des artistes, les chasse des villes et exclue la plupart des appels à projets où les jeux sont pipés, laissant régner les 1 % de l’art du luxe dominant officiel.

La lutte continue, c’est un cri du peuple porté par une avant-garde d’artistes qui a souffert trop longtemps et se réveille aujourd’hui. NAO a Illustré par sa banderole lors de la performance des minions le 12 janvier 2019 lors de l’acte IX, sur laquelle était inscrit « art en lutte, militant contre la misère » dans une volonté d’arracher les barreaux des ghettos où l’on veut enfermer les plus pauvres comme des sauvages inadaptés au pouvoir du marché. La force de notre engagement vient de loin comme une lame de fond qui se soulève aujourd’hui avec éclat. Les gilets réapprennent la conscience de solidarité à un peuple endormi par le mépris intériorisé comme une habitude acquise ou un fait établi que nous venons affronter. "

Collectif NAO, Alexis Denuy et Catherine Poulain


« Il s’agit d’artistes plasticiens qui interviennent directement dans les manifestations en créant des œuvres d’art adaptées. On est vraiment au niveau de la rue, c’est la création d’une nouvelle dimension esthétique et activiste de la manifestation. Les artistes de NAO en lutte faisant valoir leur soutien à un mouvement social »

Paul Ardenne, critique d'art et historien d’art.

Paul Ardenne à la Colonie le 23 février


« Les artistes de NAO représentent une avant-garde dans le mouvement des gilets jaunes » Philippe Godin, la Diagonale de l'art.


Vidéo de la rencontre en juillet 2018


« Je me positionne pour une indépendance vis-à-vis de toutes les écoles de pensées, les doctrines et les idéologies du passé. Nous sommes dans l’obligation de ré-enchanter le monde, de le réinventer. Les artistes plasticiens que nous sommes, doivent imposer une éthique dans l’art. Une éthique qui condamne sans appel ses institutions, sa financiarisation et son marché. » Fred Forest, Artiste.


Jean-Jacques Lebel à la Colonie le 23 février

« Au cours des débats lancés par les Gilets Jaunes, des voix se sont élevées pour préconiser la seule solution concrète qui, depuis la Commune de Paris, le Front Populaire et Mai 68, refait surface à l’occasion de chaque grand soulèvement social : que les représentants(e) s élu(es), en cas d’incompétence, de malhonnêteté ou de dérobade, soient révocables à tout instant par vote majoritaire de l’assemblée populaire. »

Jean-Jacques Lebel, Artiste.


Débat "Les Artistes, les Gilets Jaunes et Vous Tous" à la Colonie le 23 février 2019

128 rue Lafayette, 75 010 Paris

 

Artiste contemporain rencontré en janvier 2019

« Je rejoins les gilets jaunes pour le RIC et dans l’espoir d’une vraie décentralisation culturelle, cela étant je ne me fais pas trop d’illusions » Ben Vautier, Artiste.

 

Contact Now Artists Outsiders : collectifnao@gmail.com

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